Tabriz, nord de l'Iran

Arrive a Rasht depuis le bus de Masuleh, je prends un taxi pour m'emmener a la gare routiere, histoire de savoir quand part le prochain bus pour Tabriz. Apres etre passe de guichet en guichet, il n'y a qu'un bus pour Tabriz aujourd'hui et il part dans un quart d'heure, c'est a dire a 18 heures. Je pensais prendre un bus plus tard car ca risque de me faire arriver en pleine nuit ca... :(

Et effectivement a 3 heures du mat', le bus me laisse au bord du peripherique... Un taxi traine dans le coin sachant que le bus arrive et me dit que ca sera 150.000 Rials (12 EUR) pour aller en ville. Je l'envoie paître et commence a marcher le long de la route. 3 minutes plus tard, il revient a ma hauteur en souriant, genre, c'etait une blague. Je lui montre mon billet de 50.000 R (4 EUR) et lui fait comprendre que c'est ca ou rien et on conclue le marche. Apres 20 minutes de route (en fait, c'etait pas tout proche!), il me depose devant l'hotel que je lui avais demande. Mais devant la porte je me rends vite compte que ce n'est pas celui que je voulais et en plus il est ferme... le taxi est parti depuis belle lurette. En fait, il y a un hotel et une guesthouse qui partagent le meme nom DARYA mais ne sont pas du tout au meme endroit et moi, je pensais a la guesthouse :s Apres un coup d'oeil sur mon plan, je me mets en quete de la guesthouse a 3 heures et demie du matin. Fini les taxis, ras le bol, je prefere marcher, ca va me detendre et en plus, il fait bon. Dans une ville iranienne a 4 heures du mat', on croise uniquement des policiers et des chauffeurs de taxi... Apres 4 kilometres de marche, j'arrive a destination mais elle est fermee de minuit a 7 heures du mat', je me resigne donc a passer la nuit dans un bouge juste a cote, je commence a avoir l'habitude des hotels pourris qui sont degueulasses, ca ne va pas m'arreter... Reveil a 11 heures, histoire de pas payer une autre nuit, je demenage de suite dans la guesthouse que je voulais depuis le debut! Le proprietaire, qui ressemble drolement a Louis de Funes est super accueillant et sympa. Il lui ressemble tellement qu'a chaque fois que je le vois, je m'attends a le voir faire le con avec des grimaces mais non, dommage :D C'est ici que j'ai trouve les chambres et les toilettes les plus propres d'Iran!

En debut d'apres-midi, je passe au bureau d'office de tourisme et tombe sur Nasser qui en a la charge. Cet homme est en fait la sommite de Tabriz, il parle parfaitement 7 ou 8 langues dont le Francais, le Polonais! Impressionnant et il est d'une gentillesse en plus. Je vais finalement lui rendre visite le matin et le soir de mes journees passees a Tabriz. On discute de tout, on boit un the, il me parle des bons coins, etc.

Sinon la ville en elle-meme est pas terrible, voici les principaux monuments a savoir la citadelle et la mosquee.

La citadelle
La citadelle
La mosquee bleue
La mosquee bleue
La mosquee bleue
La mosquee bleue
La mosquee bleue
La mosquee bleue
L'entree du bazar
L'entree du bazar

Mais Tabriz, c'est surtout la derniere etape en Iran, j'ai prepare mon plan d'evasion avec Nasser wink Demain matin, taxi pour aller a la gare et prendre le train de 8 heures pour Jolfa. De la, il faut que je me demerde pour prendre un taxi qui m'emmenera au poste frontiere, situe 60 kilometres a l'est.

Mais bon, comme vous le savez, tout bon plan ne se deroule jamais comme prevu... J'ai commence ce recit a Yerevan et je le finis a Tbilissi d'ou le decalage dans la date de parution...

A la frontiere Irano-Armenienne

Bon, bon, j'arrive pas a rattraper mon retard sur le blog. Je suis en Georgie depuis une semaine et je vous ai pas encore parle de l'Armenie alors que j'y suis reste une vingtaine de jours.... :s Aujourd'hui, je vous raconte le passage de la frontiere et mon entree en Armenie.

Comme vu avec Nasser, le gars de l'office de tourisme de Tabriz, je prends un taxi a 7 heures le matin pour choper le train de 8 heures. Arrive a la gare pour acheter mon billet de train, on m'annonce que le train est a 7 heures et que le prochain est demain... Bon, il me reste plus qu'a rallier Jolfa en bus. Je prends un autre taxi, direction la gare de bus pour Marand un peu plus au nord de Tabriz. Apres 1 heure de bus, j'y arrive, il est seulement 10 heures, le temps est beau. Apres un coup d'oeil sur mon guide, il faut traverser la ville pour trouver des bus qui vont a Jolfa. Apres 1 heure de marche, j'arrive a la fin de la ville, mais pas de trace de gare de bus... je demande a un gars et il me dit qu'il faut aller en ville. 30 secondes plus tard, il me rattrape et me fait signe de monter dans une voiture qui va m'amener au bon endroit. Finalement, ca sera un taxi collectif, j'attends donc dans la voiture qu'elle soit pleine pour qu'on parte vers Jolfa, a la frontiere de l'Azerbaidjan. Le chauffeur essaie de discuter avec moi et je lui dit que je veux aller en Armenie et me dit qu'il peut m'emmener de Jolfa a la frontiere armenienne (soit environ 60 kms) pour 150.000 R. Je n'ai pas assez sur moi, je lui montre que je n'ai que 90.000 R mais il me dit qu'a ce prix la, personne n'ira... bon tant pis, je lui dit que c'est mon dernier mot. Ca y est, la voiture est pleine, et on file vers Jolfa, toujours plus au nord. On depose tout le monde a Jolfa et me fait signe de rester et me demande si j'ai change d'avis. Etant coince, je n'ai pas le choix, je lui dis OK soit 90.000 R et un billet de 5 EUR.

La route longe la frontiere azerbaidjanne pendant un bout de temps avant de suivre la frontiere amrnienne. L'itineraire est superbe mais comme c'est une frontiere, pas le droit de prendre de photo, d'autant plus qu'ici c'est tres sensible vu que l'Armenie et l'Azerbaidjan sont toujours en conflit (plus de details ici : http://www.bibliomonde.com/donnee/armenie-conflit-territorial-351.html ). Apres une heure de route, arrivee au poste frontiere, le chauffeur de taxi me laisse la. Premier controle iranien, je donne mon passeport, on valide ma sortie. Deuxieme controle iranien avant de franchir la frontiere, le garde me dit que mon visa est expire et que je ne peux pas sortir. Il passe differents coups de fil, apres une demi-heure a poireauter, il me dit que c'est finalement bon. C'est vrai que c'est un peu complique comme situation, et j'avais parie le tout pour le tout. En fait, sur mon visa, il est ecrit qu'il est valide du 04/03/2009 au 03/04/2009 pour une duree de sejour de 30 jours. Or nous sommes le 09/04/2009 mais je suis rentre en Iran le 14/03/2009 si bien que je n'ai pas depasse la duree des 30 jours. La date de validite concerne la periode a lquelle je peux rentrer en Iran. Enfin, heureusement que c'est comme ca, car sinon en cas d'expiration du visa, ca fait tres mal. Je dois passer 300.000 R par jour depasse, passer devant un tribunal pour jugement, etc. Bon, ca y est, je suis sur le pont qui separe les 2 pays :D C'est toujours un moment intense de traverser une frontiere.

Arrive du cote armenien, je paie mon visa 15.000 Drams (30 EUR) pour une duree de 3 mois. Puis vient le controle du passeport, l'officier me fait attendre une heure et demie dans le hall! Puis finalement, c'est bon, me voila dehors. Pfiou! Un chauffeur de taxi vient a moi et me propose de me conduire mais le prix est exhorbitant et en plus, la ville ou je compte aller se trouve a seulement 8 kilometres. Je decide donc d'y aller a pied surtout que le temps est splendide! Apres, 2 kilometres de marche sur la route, je passe pres d'une tour et un douanier me fait signe d'arreter. 30 secondes plus tard, il descend de son perchoir et je m'apercois que c'est un douanier russe. Il me dit qu'il doit appeler un officier et que je ne peux pas partir et me fait signe de poser mon sac au bord de la route... 30 minutes plus tard arrive une vieille jeep russe et y descend un officier et 4 soldates armes de kalashnikov. Programme rejouissant en perspective! L'officier est russe ainsi que 2 soldats, et les autres sont armeniens (je le sais a leur insigne, les caracteres sont differents). L'officier est jeune et parle un bon anglais. Il prend toutes les informations de mon passeport et me demande ce que je fais ici. Il m'annonce que je n'ai pas le droit de marcher sur cette route qui longe la frontiere et me fait signe de monter dans la voiture. Il fait signe a un soldat de monter dans le coffre et je me retrouve sur la banquette arriere avec un soldat de chaque cote. Manque de bol, la jeep qui a du faire la 2nde guerre mondiale, ne demarre pas. Les russes etant prevoyants, sortent la manivelle et essaie de la demarrer comme ca. Apres 5 minutes d'effort, le moteur se met peniblement en route. Nous voila parti sur la route a 30 km/h voire 50 quand ca descend un peu... Pendant ce temps, je discute avec l'officier. On parle de tout, c'est un fan de Jena-Paul Belmondo et Jean Reno. Puis je lui parle de mon voyage et est tout content quand je lui annonce que je passerai en Russie. Apres quelques minutes, la voiture se gare et il me dit que le village ou je veux aller n'est plus qu'a 2 kilometres mais qu'ils ne peuvent pas aller plus loin, car ce n'est plus "leur territoire".

Arrive dans le village "Meghri", un gars dans sa boutique vient me voir et me propose un cafe. Puis il me demande si je veux une chambre. Il appelle un ami qui a un hotel. Le prix propose est pas mal alors j'accepte et nous voila parti en vieille Lada break. Je pose mes affaires dans la chambre, prend une bonne douche et commande une soupe avant de filer au lit. Le lendemain, je dois me lever tot et prendre un bus a 7h30 pour Goris.

Ouf, fini! Merci d'avoir lu jusque la et dommage que je n'ai pas pu prendre de photo mais je prefere pas prendre de risque. Je me rattraperai les prochaines fois avec des photos de superbes paysages montagneux!

Goris, sud de l'Armenie

La route qui m'amene a Goris est recouverte de neige par endroit. Heureusement, le conducteur de la marshrutka (minibus russe) a l'habitude et tout se passe sans probleme. smile

Sur la route
Sur la route

Goris, est une petite ville situee au coeur des montagnes. Je vais y passer 3 nuits dans une pension familiale. Le tempos sera tres variable : tres beau le premier jours puis pluie et enfin neige le dernier jour... :s

goris2.jpg
Le village
Le village
Goris, vu d'en haut
Goris, vu d'en haut

Et ce dimanche, c'est Paques et Nadya, la responsable nous a prepare un petit dejeuner typique armenien pour Paques : des oeufs colores, un gateau et du vin.

Nadya a gauche et 4 estoniens a droite
Nadya a gauche et 4 estoniens a droite

Goris est jumele avec la ville de Vienne, au sud de Lyon. En effet, pas mal de gens dans cette ville parle francais et tout ca grace a une dame. C'est en fait, la mere du resposable de la pension. En effet, elle a ete envoye a Goris 50 ans plus tot pour enseigner l'anglais. Mais ca vraie passion est le francais si bien qu'elle a prefere l'enseigner a ses eleves plutot que l'anglais. Elle vit dans la pension et j'ai pu discuter avec elle. Elle est vraiment touchante par son amour du francais et sa parfaite maitrise de la langue. En effet, elle le parle parfaitement avec aucun accent alors qu'elle n'a jamais ete en France et maintenant c'est trop tard. Elle ne voit plus tres bien, elle n'entends pas trop mais elle continue a donner des cours de soutien de francais et d'anglais a des eleves. Impressionnant smile

goris6.jpg
Pour la suite a Erevan, je vais faire un article par theme ou par lieu de visite car j'y suis reste une dizaine de jours!

Erevan, apercu de la ville

Arrive a Erevan, la capitale armenienne, je m'installe dans une guesthouse plutot sympa tenue par Anahit Stepanyan, et je vais en plus y rencontrer pas mal de monde.

Au premier abord, Erevan n'a rien de particulier, pas de lieu vraiment historique, et le temps est plutot pluvieux. Cependant, l'Armenie etant un petit pays, il est facile d'Erevan de faire des visites a la journee dans le pays. Dans la mesure, ou je suis reste dix jours dans cette ville, je vais essayer de faire un article par theme ou lieu visiter mais je vais commencer avant tout par faire un tour de la ville et des gens rencontres avec qui j'ai voyage.

Le mont Ararat au fond de la ville
Le mont Ararat au fond de la ville
Armenie, la culture du livre
Armenie, la culture du livre
Mashtots, l'inventeur de l'alphabet armenien
Mashtots, l'inventeur de l'alphabet armenien
Le monument en memoire des victimes du genocide armenien
Le monument en memoire des victimes du genocide armenien

Voici les personnes marquantes rencontrees dans la guesthouse avec qui j'ai voyage ou garde contact: - Tadeusz, un polonais qui a vecu 30 ans en Suede est maintenant retourne a Lublin, sa ville natale en Pologne. Il est journaliste et fait un reportage sur l'eglise Armenienne. - Awet, un ethiopien qui vient d'avoir la nationalite belge. On a ete voir pas mal de concerts ensemble et visiter un paquet de lieu que je vous detaillerais plus tard. - Karin, la hollandaise et Annelie, l'allemande. Elles travaillent pour une ONG a Tbilissi et sont en Armenie pour un petit weekend. On a passe de bons moments ensembles et je vais les retrouver sur Tbilissi quelques semaines plus tard.

Musique armenienne

Avec Awet, l'ethiopien, on s'est fait pas mal de concerts plutot bien sympas d'autant plus qu'on a quelques gouts musicaux communs comme le jazz! smile Voici les endroits où l'on a passé de bonnes soirées de concert :

  • Ulikhanyan Club, 4 G. Kochar Str. , Yerevan
  • Malkhas Jazz Club, 52/1 Pushkin Str., Yerevan

Pas beaucoup de photos des concerts, c'est pas toujours evident d'en prendre mais en voici quelques unes quand meme.

Malkhasian, le maitre du jazz armenien au piano
Malkhasian, le maitre du jazz armenien au piano
Awet, Annelie et Karin au concert de Malkhasian
Awet, Annelie et Karin au concert de Malkhasian
Excellent concert de jazz dans un petit club
Excellent concert de jazz dans un petit club

Awet m'a fait decourir la musique d'un instrument typique armenien, le duduk, je me suis donc achete un cd du virtuose inconteste de cet instrument : Djivan Gasparyan.

Le plus beau voyage, c'est celui qu'on n'a pas encore fait

Loïck Peyron
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